Paul Adam, journaliste pour La Revue Blanche, prend la défense de l’écrivain « martyr » dans un article intitulé « L’assaut malicieux ». Lautrec illustre cet article par un dessin à la plume où apparait la silhouette élégante du dandy. Oscar Wilde est représenté par Lautrec, debout la tête haute, car en effet « Quoi de plus haut que la passion du jeune Lord Douglas envers M. Wilde. Elle ne dépend ni de l’instinct, ni de l’argent. Un poète découvre le secret des pensées harmonieuses à l’ignorance de l’adolescent. Il le charme par la cadence des vers, la beauté du rythme, l’étendue de sa voix, le feu des enthousiasmes. Ébloui des merveilles spirituelles, le jeune lord s’abandonne à l’ami. Il l’écoute. Il s’instruit. Il palpite devant la même forme de splendeur. » (Article de Paul Adam)
Lautrec réalise un autre portrait d’Oscar Wilde sur un programme exécuté pour le Théâtre de l’Œuvre en 1896. Ce soir-là, sa pièce Salomé, interdite à Londres quatre ans plus tôt, est jouée pour la première fois au Théâtre de l’Œuvre à Paris. Une revanche contre la censure anglaise !
L’année du procès de l’écrivain, Henri de Toulouse-Lautrec réalise deux panneaux pour la Baraque Foraine de la Goulue. Sur le panneau intitulé « Danse mauresque », au premier plan, nous reconnaissons bien à ses manières élégantes et raffinées, là perdu dans la foule parisienne, Oscar Wilde.
L’auteur du Portrait de Dorian Gray qui souhaitait « faire de sa vie une œuvre d’art » est immortalisé ici par un autre génie, Henri de Toulouse-Lautrec.
Légendes :
La Danse mauresque, 1895 – Henri de Toulouse-Lautrec
Ⓒ Musée d’Orsay
Portrait d’Oscar Wilde, 1882 – Napoléon Sarony
Ⓒ Bibliothèque du Congrès, Washington
