L’exposition “L’instant d’une vie” fut une invitation à méditer sur la fugacité du temps, avec des œuvres qui révèlent une poétique de l’impermanence. Inspiré par la quête artistique et la brève existence du peintre Henri de Toulouse-Lautrec, qui a su exalter l’évanescence des corps et célébrer le présent de son époque avec une grande sensibilité, Laurent Pernot convoque des temporalités multiples pour explorer ces liens qui unissent l’instant présent, le temps de la nature et celui, à mi-chemin, de notre vie humaine. Une riche exposition entre douceur, tendresse, joie, amour, souvenirs, nostalgie… 12 œuvres ont été exposées dans la galerie et 2 dans l’enceinte extérieure du Château, dont “FOREVER” qui a pris place dans le parc et que vous pourrez admirer lors de votre arrivée et départ.
L’exposition Decorum a mis en lumière les animaux sauvages ou domestiqués, réalisés à partir de matières végétales et synthétiques donnant l’illusion d’être en mousse. Questionnant l’éternel dialogue entre l’Homme, les animaux et la Nature, les œuvres d’Emeric Chantier font écho à la volonté du Château Malromé de s’ancrer dans une démarche responsable et respectueuse du vivant. Cette exposition a également mis en avant la passion du peintre Henri de Toulouse-Lautrec pour les postures et les corps en mouvement.
Les œuvres de Prune Nourry (née à Paris en 1985) nous ont alertées sur le déficit de femmes en Asie, notamment en Chine et en Inde, où l’utilisation des nouvelles technologies – en premier lieu l’échographie permettant de déterminer le sexe du fœtus – est détournée à des fins de sélection du genre. Dans la Galerie du Château, un chemin fut ménagé à travers un amas de blocs de craie, évoquant les dessins de Lautrec et permettant de glisser d’œuvre en œuvre, des Holy Daughters et Terracotta Daughters aux moules de la série Process.
Alternant le dessin, la peinture et le signe, Pierre Chaveau (né en 1944) a convoqué en essayant de les rendre visibles des images qui ne demandaient qu’à se manifester, prisonnières de cet « Azur noir » célébré par Arthur Rimbaud dans lequel les deux peintres continuent leur conversation en l’illustre compagnie de Vermeer, Hopper, Vinci, Velasquez, Bonnard et quelques autres.
Angélique de Chabot (née en 1988) a enfin libéré ses créatures. Ses œuvres ont donné vie à un bestiaire étrange peuplé de chimères. Crustacés, bêtes à plumes et au pelage soyeux se sont hybridés comme autant de monstres précieux, de totems, de talismans magiques. Il fut question d’une mystique animiste, d’une métaphysique immortelle, de la persistance du sacré et de la manière dont il s’incarne encore dans nos vies. Ses œuvres sont habitées par des esprits anciens, « des dieux à adorer ou à blasphémer ».
Tadashi Kawamata (né en 1953) a déployé in situ une nouvelle installation dans la Galerie du Château. Entre la sculpture et l’architecture, ses œuvres constituées de bois paraissent au premier abord fragiles, mais elles révèlent une science à la fois instinctive et savante des lois architecturales. Toujours réalisées en réaction à un lieu précis, elles permettent de l’envisager autrement, génèrent d’autres points de vue sur le mode d’une poésie personnelle, invitant ceux qui les parcourent à la rêverie et la contemplation.
Jérémy Demester (né en 1988) a investit les volumes épurés du Château afin de proposer sa pratique expérimentale. La peinture à l’huile, le bronze, l’abstraction ou la figuration, se sont révélés autant d’outils potentiels qui donnent une forme à la lumière d’un paysage, des événements biographiques, une spiritualité teintée d’ésotérisme. Son art puise dans l’histoire de l’art – notamment la statuaire antique – et détourne parfois une imagerie d’Épinal, afin de questionner ce qui, dans une image, est susceptible d’assurer sa survivance par-delà les siècles.
Nobuyoshi Araki (né en 1940) et Daido Moriyama (né en 1938) portent sur l’humanité un regard à la fois tendre et empreint d’obscurité. Ils saisissent le flux de la vie dans toutes ses dimensions, à la fois vitalistes et mortifères, pour établir un constat en forme de memento mori. Cette exposition inaugurale s’est ainsi attaché à mettre au jour d’intimes coïncidences, pour offrir aux visiteurs un point de vue double sur le monde d’aujourd’hui, et en particulier sur le Japon contemporain. Son parcours a naturellement glissé d’un thème à l’autre, à la manière d’une charade, de la ville à la jeunesse qui la peuple, de la danse aux femmes, des fleurs à la mort.